La musique est ma seconde vie

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Au sortir de l'enfance, c'était la Libération. J'étais comme un ballon gonflable. A tel point rempli de méodies - celles que déversait ma mère, fontaine de mémoire les nigunim, chansons juives, polonaises, rengaines populaires multilingues - que si l'on m'avait secoué des notes à mon insu seraient tombées...De la chanson à la musique, il faut emprunter des passerelles, au-dessus des abîmes de non connaissance. Cde sont des amis de mon âge, des poètes pour la plupart, qui m'ont ouvert des sentiers neufs dans la forêt des sons organisés. L'un  d'exu fit de moi, sans peine, un adepte du jazz New Orleans, Armstrong, Bechet, Mezzrow, Big Bill Bronzy, des icônes qui peuplaient les églises de l'inconnu. Un autren sur un  tourne-disque, posaun jour une galette noire, autrement dit une lune de cire : on  n'en était pas encvore au vynile des microsillons. ce qui s'éleva, comme un ange ou un démon, pour m'emporter vers les cimes, c'était un quatuor de Beethoven, un des quatuors dit Razumovski, je crois. Je voulus aussitôt les entendre tous, puis les sonates, piano et violon, les symphonies. L'hypnose amoureuse alors subie ne m'a jamais quitté. Lire Romain Rolland me confirma l'empire beethovénien. Bien entendu, je ne me suis pas fixé sur ce premier coup de coeur. Bach, Purcell, Haendel, Haydn, Vivaldi, puis Mozart, Schubert, Chopin, ont tour à tour exercé sur moi leurs drogues mystérieuses. Et beaucoup d'autres, plus modernes, de Moussorgski, Tchaïkovski, jusqu'à Wagner, Debussy, Ravel, Dvorjak, Bartok, Chostakovitch : j'ai une prédilection pour la musique russe ! . Et puis Verdi, bien sûr, mon vertige vocal avec celui de Mozart. Je ne peux ni vivre ni respirer sans musique. Je ne parle pas d'une discothèque que je n'ai cessé de compléter, mais de ce qui hantge le souvenir comme ce qu'on  nomme un ciekl de traîne. Hérésie ; je travaille même en écoutant de la musique, sans considérer cela comme un bruit ou une toile de fond. Une ciculation dans l'air qui se poursuit dans la circulation des veines. Il est arrivé qu'un jour la musique est intervenue directement et soudainement dans mon travail de poésie. De jeunes compositeurs ( au Conservatoire national ) se sont inspirés de mon livre l'Opéra de

l'espace, pour des pièces symphoniques, y compris avec pour instrument l'accordéon. Un autre, Jacques Bernard, aujourd'hui disparu, a composé un quatuor d'anches avec récitant, à plusieurs reprises joué dans des festivals et sur France-Culture. Dans les années soixantet-dix, j'ai publié, chez Belfond, un cycle intitulé Table des éléments avec pour contrepoint la " sonate pour deux pianos et percussion " de Bela Bartok, qui m'avait accompagnée au cours de l'écriture de ce texte. Ma relation avec la musique ne se résume pas à de tels épisodes privilégiés.J'écoute partout, dans les mots, ce qui vibre, ce qui chante, ce qui résonne, ce qui fait indéfiniment écho à la pensée en marche. J'écris aussi bien en vers libres qu'en vers métriques, pas de dogmatisme en prosodie. Mon livre " La vie est un orchestre " ( Belfond ) qui me valut le prix Max Jacob en 1992, est presque entièrement en décasyllabes rimés. Et je viens de terminer, dans le même esprit, une chronique familiale et autobiographique,

" De ma mère, roman " qui est comme une suite de chansons populaires. Bientôt, en janvier 2011, va paraître chez Daniel Cohen " Ed. Orizons " en même temps qu'un  ensemble de nouvelles " Le bal des baleines ", un révit en vers " Je est un juif,

roman " qui s'attache, au delà de l'expérience personnelle, à l'histoire, à la judéité, à la Shoah, aux diverses diasporas, au

conflit israélo-palestinien, etc.  Dans tout cela règne la musique des mots qui rejoint celle des notes. Certes, je concois avec moins de certitude le projet de tresser sur un thème musical une séquence d'écriture. Ce qui ne m'ermpêche pas, dans un autre livre, à paraître, " Changer de base " de célébrer la musique non comme une chose  sacrée, mais une composante essentielle de mon existence : " L'orchestre secret du déluge/ à notre insu / resymphonise nuit et jour". Il y aurai  encore beaucoup à dire sur le rock, le rap, le slam, qui ne me sont pas indifférents. Mais ce sera pour uen autre fois !  Charles DOBZYNSKI, Décembre 2010.

 

 

 

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E
Bon jours. Je vous ecrit de Los Angeles, California, ou je travais une biographie de l'artiste Chilienne, Violeta Parra. Sa fille, Isabel Parra, fait mention dans son livre "El Libro Mayor de<br /> Violeta Parra," d'un revue que vous avait ecrit sur l'acuation de Parra dan le Theatre Plaisance en 1964. Auriez vous une copie de cette revue, ou se souviens vous dans quelle journaux elle<br /> apparait? (Et s'il vous plait, excuser mon francais tres mauvais). Merci. Ericka Verba everba@csudh.edu
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D
Bonjour ! Considérant que la création est un lien de partage, je vous propose ces deux poèmes personnels :<br /> <br /> http://dinocastelbou.centerblog.net/581-il-n-y-a-qu-a-ecouter-le-silence-<br /> <br /> http://dinocastelbou.centerblog.net/619-po-me-du-polytheiste<br /> <br /> Cordialement
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G
<br /> comprenez-vous pourquoi le fait d'écrire "je est un juif" mène à la shoah?<br /> <br /> <br />
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